Etant en contact par les divers moyens de communication ou en consultation avec de nombreux patients atteints parfois gravement, j’ai pu mesurer depuis plusieurs années les bienfaits de méthodes de soins les moins agressives.

Face aux déserts médicaux, de nouvelles professions de santé prennent toute leur place. Je veux parler des homéopathes, des naturopathes, des ostéopathes, des phytothérapeutes, des herboristes, des micro-nutritionnistes, des chiropracteurs, des spécialistes de la médecine chinoise ou ayurvédique (mot sanscrit Ayurveda = Science de la vie »).

Evidemment beaucoup de collègues, surtout universitaires ou académiciens ne les supportent pas, au minimum par manque d’ouverture d’esprit, embourbés dans leurs certitudes scientifiques qui se contredisent souvent de décennies en décennies. Ce qui m’amuse le plus, c’est que nombre de leurs épouses, compagnes, parents ou enfants les consultent pour leurs plus grands bienfaits. Spécialistes de la Santé, plus que de la Maladie, ils  ne coûtent rien à la Sécurité sociale et seulement pour cela, ils finiront par être reconnus.

Evidemment, le développement de ces professions qui ne s’industrialisent pas, ne va pas dans le sens de ”SANTÉ 2030 – Une analyse prospective de l’innovation en santé” du LEEM = Les Entreprises du Médicament publié fin mars 2019.

Voilà ce qu’en dit le président du LEEM mon confrère Philippe Tcheng : « Le flux d’innovations ne semble pas près de se tarir dans un contexte exceptionnel d’échanges et de partages d’informations entre chercheurs, cliniciens, industriels, ingénieurs, patients, médecins, tous embarqués dans des écosystèmes d’innovation de plus en plus agiles ayant pour vocation la mise à disposition rapide de nouveau traitements aux malades en demande. »

L’objectif est simple : il y aura bientôt plus de malades que de bien portants, avec la médecine à domicile.. la solution santé du médicament service.. car nous aurons plus de diabète, plus de surpoids, plus de maladies neurodégénératives et plus de cancers.. avec la protocolisation du patient polypathologique..

Ainsi « Dans les prochaines années, tout patient aura son jumeau numérique. » Ce jumeau « intégrera les données médicales de chacun pour proposer le traitement le plus adapté, tout de suite« .

Vous l’avez compris, l’industrie veille sur vous avec aussi l’IMI, l’Initiative Européenne pour les Médicaments Innovants.

Face à ces perspectives restons dans le présent et visons la SANTE POUR TOUS, en considérant le patient comme un acteur et pas comme un produit de santé.

Nous avons déjà évoqué deux professions de santé que vous trouverez dans mes lettres sur mon site www.professeur-joyeux.com et sur celui de l’association Famillesfamillessanteprevention.org.

  • La Chiropraxie en interviewant un spécialiste Stephan Da Col diplômé de l’Institut Franco-Européen de chiropraxie qui exerce depuis 1994 à Montpellier. (rdv au

– L’Hypnose un acte de santé en interviewant Pierre Laur qui consulte sur rdv à  Albi et Paris <[email protected] ou 07 69 10 32 40 >. Dans la lettre n°211 sur mon site www.professeur-joyeux.com. Pierre explique parfaitement : « Dans un état hypnotique, nous pouvons ressentir plus finement le moment présent. Dans ce ressenti, un sentiment immédiat de paix prend place. Il suffit alors d’ancrer par la répétition (comme un comédien répète une scène pour construire un personnage) ces sensations. Une fois fortement mémorisées, ces images viendront aider le patient dans la maîtrise des émotions négatives qui peuvent à un moment surgir. » Les indications sont précises et sont proches mais différentes de la sophrologie.

Nous voilà aujourd’hui avec cette profession qui se développe fort la Sophrologie.

Pour la faire connaître et comprendre, j’ai interviewé trois sophrologues l’une du Nord des Hauts de France, Cécilia Danhier, la deuxième du Sud, de l’Occitanie à Montpellier Colette Dubois-Chabert, la troisième Sylvie Bordes en région Midi-Pyrénées.

Je les remercie très chaleureusement d’avoir accepté cette interview qui sera plus et mieux diffusée, plus vraie que ce que nous racontent les grands médias qui se copient les uns les autres et sont les porte-paroles des laboratoires pharmaceutiques.

Bonne lecture

Pr Henri Joyeux

Comment êtes-vous arrivée à ce métier, Sophrologue ?

Cécilia – À 29 ans, enceinte de mon deuxième enfant, j’ai découvert pour la première fois la sophrologie. Quelques séances étaient proposées à la clinique pour la préparation à l’accouchement. Celles-ci m’ont été d’une aide précieuse. Je pensais alors que la sophrologie était avant tout une méthode destinée aux femmes enceintes.

C’est à l’âge de 32 ans que ma vraie rencontre avec la sophrologie a eu lieu. J’ai eu l’occasion d’échanger avec la directrice de l’école de sophrologie Caycédienne de Lille, j’ai immédiatement été interpellée par sa bienveillance et son bonheur de vivre, je lui ai demandé quel était son secret et c’est là que tout a commencé. Tout était évident, j’étais à ma place.

Je me suis formée durant 3 années : de la théorie et beaucoup de pratiques. Il devenait de plus en plus clair pour moi que je devais transmettre cette belle méthode.

En effet, la sophrologie a changé ma vie : hypocondriaque depuis des années, mon hypocondrie a disparu ainsi que mes angoisses et mon anxiété permanente. J’ai appris à m’aimer, à aimer la vie, à m’ouvrir aux autres. Je me suis libérée et suis devenue pleinement actrice de mon existence.

Je suis installée en libéral depuis 2010. Aujourd’hui, je suis régulièrement des formations, pour apprendre mais aussi pour continuer de transmettre la méthode de façon authentique. Je continue également de pratiquer, condition majeure, car être sophrologue ne s’arrête pas à un diplôme : c’est un art de vivre.

Colette – Quelques années après la naissance de mes enfants, un article évoquant la sophrologie ayant retenu mon attention, j’ai cherché à en savoir plus sur cette discipline. Ce qui m’a plu d’emblée c’est le fait que cette méthode soit ouverte à tout le monde, et se tienne éloignée de tout jugement ou a priori en respectant chaque être dans sa singularité et dans sa réalité.

L’idée d’entamer une formation a pris forme et j’ai contacté la directrice d’une Ecole de sophrologie Caycédienne de Toulouse, école dans laquelle j’ai démarré ma formation de sophrologue. La pratique régulière de la sophrologie m’a permis d’en apprécier les bienfaits dans mon quotidien.

L’idée d’en faire mon métier est venue tout naturellement au fil de cet apprentissage. J’avais le sentiment d’être à ma place et envie d’en faire profiter d’autres personnes. J’exerce en tant que sophrologue depuis 2004, en continuant à pratiquer et à me former dans des domaines transversaux et complémentaires, car accompagner des personnes, être à leur écoute, requiert autant de savoir-être que de savoir-faire.

Sylvie – J’ai souhaité me former à la sophrologie en 1995 dans une école Caycédienne Toulousaine d’abord purement à visée personnelle. J’ai été rapidement étonnée de constater l’efficacité de ces séances face aux stress quotidiens, l’accès à une meilleure connaissance de soi. Très intéressée par les expériences que je pratiquais pour moi-même et pour les autres (séances de groupe en soirée), de l’impact positif des pratiques sur ma deuxième grossesse, je suis allée jusqu’aux masters pour finaliser ma formation avec l’idée d’accompagner des personnes qui en auraient besoin (préparation aux concours, suite de chirurgie, acceptation du schéma corporel, deuils, dépressions, sportifs engagés dans la compétition)…

Formée également à la cohérence cardiaque et au yoga, cette pratique spécifique de l’exploration de la conscience qu’est la sophrologie, prend tout son sens dans la vie de tous les jours. Des techniques simples répétées et régulièrement intégrées, améliorent la qualité de vie, vous amènent à une certaine liberté intérieure et à une réelle autonomie. Le but étant pour tout un chacun d’avoir un outil qui vous convient et vous aide dans les différents caps de l’existence… Les techniques de sophrologie en font partie…

La sophrologie c’est quoi ?

Cécilia – Colette – Sylvie – La sophrologie est une discipline qui aide chacun à développer une conscience sereine, une connaissance de soi et de ses capacités, par un entraînement basé sur des techniques de relaxation et d’activation du corps et de l’esprit. Elle combine des exercices qui utilisent la respiration, la décontraction musculaire et l’imagerie mentale.

Elle se caractérise par la dimension du positif, la présence du corps, et le renforcement des valeurs de l’être.

Elle a été créée en 1960 par le Professeur Alfonso Caycedo, neuropsychiatre. Il y consacrera toute sa vie.

C’est avec une approche médicale et scientifique qu’il créa cette discipline dont le nom vient des racines grecques SOS-PHREN-LOGOS ou « étude de la conscience en harmonie ».

C’est une méthode extrêmement complète, précise, très structurée et progressive. Elle est simple, accessible à tous, car très adaptable.

Elle se pratique en groupe ou en séance individuelle (pour des problématiques plus précises).

La sophrologie est une expérience personnelle à vivre, dont les effets bénéfiques rejaillissent sur l’entourage familial, professionnel, amical. 

« La sophrologie c’est la pédagogie du bonheur » (Pr. Alfonso Caycedo), la sophrologie agissant sur le corps et l’esprit par une action authentiquement somatique, physique, que le patient perçoit parfaitement.

Quelles sont les indications médicales de la sophrologie ?

Cécilia

Les champs d’applications sont nombreux aussi bien aux niveaux médical, éducatif, sportif, que dans le monde de l’entreprise.  

Quelques exemples : stress, anxiété, état dépressif, burnout, phobies, chocs émotionnels, se libérer de croyances limitantes, troubles du sommeil, fibromyalgie, acouphènes, confiance en soi, concentration, préparation aux examens, préparation à la naissance, préparation à des épreuves sportives, troubles du comportement alimentaire, dépendances,… et la liste est non exhaustive.

On peut aussi découvrir la méthode pour apprendre à mieux vivre l’instant présent.

Donc vous pouvez aider à supporter les souffrances psychiques ? Avez-vous des exemples ?

Cécilia

En sophrologie, effectivement l’esprit s’apaise en passant par le corps : la détente physique amène la détente mentale. Guidée par le sophrologue, la personne s’équilibre en elle-même par elle-même.

Les souffrances psychiques sont souvent accompagnées de souffrances physiques. Le corps et l’esprit sont intimement liés. Il arrive très souvent que des personnes ne se sentent pas bien moralement mais attendent d’avoir des signaux dans leur corps pour réagir (douleurs abdominales sans raison médicale, crises d’angoisses dont les symptômes sont parfois si forts qu’elles peuvent faire penser à une crise cardiaque…).

La sophrologie, amenant à vivre le corps en conscience et dans l’instant présent, va peu à peu permettre à l’individu d’apaiser son bruit de fond intérieur, c’est à dire son mental. Le tout se rééquilibre.

Autant d’exemples que d’individus, voici deux exemples.

Une dame de 45 ans, que j’appellerais Martine, était dépressive, faisait de grosses crises d’angoisses. Elle disait ne pas s’aimer et se trouver « nulle », n’avoir ni confiance en elle, ni aux autres. Elle était anorexique en journée et faisait de la boulimie le soir. Elle se trouvait très grosse alors qu’elle était mince et d’ailleurs très jolie. Elle avait des tocs (de comptage, de lavage des mains). Son corps était douloureux. Elle me disait vouloir rester en vie uniquement pour sa fille, car à part cela elle ne voyait plus de sens à son existence. Elle vivait ce calvaire depuis plus de 15 ans…

Lors de nos échanges à la première séance, elle a beaucoup pleuré. Nous avons fait une pratique assise, très douce, qui lui permettrait de ressentir son corps calme de l’intérieur, de ressentir la Vie en elle au-delà de toutes ses pensées habituelles.

A la fin de la pratique, elle a pleuré mais de joie cette fois : « J’ai un corps, j’existe ».

Martine a fait en tout 10 séances en cabinet (sur 6 mois), nous avons pu avancer très loin dans la méthode (5ème degré) car elle a énormément pratiqué chez elle (tous les jours), à chaque séance je la voyais se métamorphoser. Les 3 dernières séances furent espacées d’un mois.

Je reprends ses mots de la 3ème séance : « ça m’apaise, je suis moins angoissée pour faire les choses, je suis moins nouée, je n’ai plus peur d’être jugée, j’arrive à dire non… »

En arrivant à la 7ème séance : « Je craque encore parfois le soir sur le sucré, j’ai beaucoup moins de tocs, je juge moins les autres, je ne suis plus contractée dans mon corps… »

A la 8ème séance : « Je me découvre complètement par des détails, j’ai envie de prendre du temps pour moi et non plus juste vivre à travers ma fille, je ne me mets plus de pressions inutiles…

A la 9ème séance : « dans tous les petits moments, je prends plaisir, je me rends compte que j’ai beaucoup de gens qui m’aiment autour de moi »

A la 10ème séance : « Ce n’est pas une renaissance, c’est une naissance »

J’ai l’occasion de croiser régulièrement Martine, elle va bien, est rayonnante, continue de pratiquer et profite pleinement du présent. Je l’ai revue il y a quelques jours, voici ses mots : « ça a changé ma vie ».

Je la remercie de tout cœur de m’avoir donné l’autorisation de décrire son cheminement, qui est révélateur de toute la puissance que peut avoir la méthode.

Le deuxième exemple, une dame a perdu son enfant de façon dramatique il y a quelques mois.

Outre l’immense tristesse, il y a aussi l’incompréhension, la culpabilité en tant que maman, le regard des autres et parfois même « l’évitement » des autres. Elle est suivie par un psychiatre et fait partie d’une association pour personnes endeuillées.

Lors de la première séance, elle pleure beaucoup et dit pleurer comme cela depuis des mois, ne plus dormir, manger très peu. C’est dans des moments si forts que l’entretien se doit d’être avant tout phénoménologique. C’est-à-dire qu’on n’analyse rien, on ressent la personne. Ce sont une écoute et un accueil véritables, d’être à être, la qualité de présence est essentielle.

Un lien d’authenticité s’installe entre nous, « l’alliance » dont on parle en sophrologie. Je ressens combien cette dame a besoin d’être entendue dans l’immense Amour qu’elle éprouve pour son fils. Nous échangeons aussi sur le fait qu’il est normal qu’elle soit triste, que son émotion mérite d’être respectée, et même choyée (cela faisait des mois qu’elle essayait d’étouffer ses larmes).

Après la pratique, l’apaisement fut immédiat. Elle est repartie apaisée.

Cette dame a fait 4 séances pour le moment. Elle dort mieux, pleure beaucoup moins, et dit avoir redonné aujourd’hui du sens à sa vie.

Suivie par son médecin, elle vient de diminuer ses anxiolytiques. Elle continue de venir en séances individuelles.

Je remercie ces deux dames de m’avoir accordé leur confiance pour témoigner de leur histoire.

Colette – Je voudrais évoquer l’histoire de Monsieur M, artisan de 53 ans (lors de notre première rencontre). Monsieur M vient consulter sur les conseils de son médecin traitant car il a de fortes crises d’angoisses l’ayant conduit plusieurs fois aux urgences ainsi que d’importantes poussées de tension, il se sent très fatigué et « veut vraiment s’en sortir » selon ses termes.

Cadré médicalement, nous entreprenons un  travail en sophrologie. Dès la 1ère séance, Monsieur M constate qu’il est plus calme et repart avec quelques exercices simples  à effectuer pour entretenir le travail amorcé. Au fil des séances, grâce à l’utilisation de techniques adaptées à son vécu et son ressenti, des prises de conscience se font, l’amenant à mieux gérer les situations difficiles, il ajoute qu’il dort mieux aussi malgré des tensions professionnelles et qu’il « prend les choses différemment ».

Je le reverrai 1 an plus tard, s’étant « laissé débordé », et n’ayant « pas pris assez de temps pour souffler ». Une séance lui permettra de se rendre compte qu’il n’a rien perdu de sa capacité à se relaxer. Monsieur M reviendra 7 ans plus tard, car il envisage sa retraite et souhaite être aidé à se projeter « sur ce que pourra être sa nouvelle vie ». Travail qui se fera sur  3 séances.

Monsieur M. a manifesté plusieurs fois sa satisfaction d’avoir à sa disposition des exercices lui permettant d’avoir une action sur son état physique et mental, exercices qu’il a pris le temps de pratiquer « quelques minutes tous les jours après le repas » au gré de son humeur. Il faut noter sa forte détermination à faire évoluer les choses pour ne plus souffrir et la confiance qu’il a placée à la fois dans la sophrologie et sa sophrologue, cette alliance qui est au cœur de notre pratique.

Les indications de stress, d’angoisses, d’anxiété, constituent de fréquents motifs de consultation en sophrologie. Par la pratique répétée d’exercices vécus lors des séances de sophrologie, dans l’instauration d’un calme intérieur, la personne peut trouver ou retrouver sa force intérieure et se rééquilibrer.

Sylvie – Evidemment, quelle que soit la demande, il est important d’être dans l’écoute, la bienveillance et de débriefer après la séance.

Et les souffrances physiques y compris en cancérologie ?  Avez-vous des exemples ?

Cécilia – Les souffrances physiques les plus constatées sont le mal de ventre et le mal de dos.

Un jour j’ai reçu un chef d’entreprise d’une trentaine d’années qui avait fait un arrêt cardiaque lors d’une compétition d’équitation. Il venait donc pour cela. Lors de la première consultation, je me suis rendue compte qu’il respirait très mal, il avait une respiration inversée. La respiration c’est la vie, et on ne peut pas se sentir bien en soi si on respire à l’envers. Il est reparti avec un exercice de respiration à refaire plusieurs fois par jour chez lui et une pratique courte de sophrologie. La semaine d’après, il est revenu en me disant : « C’est incroyable, j’ai omis de vous dire que je faisais une colopathie fonctionnelle depuis des années, et bien depuis une semaine ça va mieux ! » Il a continué les séances pendant environ 6 mois, il a appris à s’apaiser et son cœur s’est apaisé lui aussi. Pour ce qui est de la colopathie, elle fait maintenant partie du passé. Il m’a dit que depuis, il faisait faire l’exercice de respiration à tous ses employés.

La sophrologie est une méthode qui s’adapte aux besoins et aux capacités de la personne.

En cancérologie, cette adaptabilité est primordiale.

Pendant une pratique, bien souvent, les zones douloureuses se font plus silencieuses car on ne se focalise plus dessus. Et si une douleur persiste, on peut inviter la personne à substituer la sensation désagréable par une sensation plus agréable.

La sophrologie peut aussi être d’une aide précieuse pendant les traitements (chimio, radiothérapie…), le moment est alors vécu de façon plus positive. La personne se sent plus confiante et active dans sa démarche de guérison.

La sophrologie, venant en support des traitements oncologiques, permet de mieux vivre la maladie, les traitements difficiles, et aussi l’après-maladie (au niveau physique mental et émotionnel). Il est très courant qu’une fois en rémission, le patient se retrouve avec un sentiment d’isolement, les rendez-vous médicaux étant beaucoup plus rares. La peur de la récidive est très souvent présente et peut être anxiogène. La sophrologie lui permet alors de renouer avec son corps, de lui faire à nouveau confiance et de vivre plus sereinement le présent et d’envisager un futur positif.

Je me souviens d’une dame, c’était sa troisième récidive, elle venait à chaque séance hebdomadaire en séance de groupe, elle apprenait à chaque rendez-vous médical que la maladie prenait du terrain.

Voici ses mots lors d’une de ses dernières séances :

« C’est très bizarre à dire mais je ne me suis jamais sentie aussi épanouie et heureuse », ce fut un moment très fort pour le groupe.

Elle nous a quittés quelques semaines plus tard…

Colette – Dans le parcours de soins, les séances de sophrologie sont vécues comme une fenêtre de respiration et les bienfaits se ressentent aussi bien sur le plan physique que psychologique.

Je prendrai pour exemple Madame G, 55 ans, en récidive d’un cancer du sein. Nous faisons connaissance à ce moment-là. L’annonce de cette récidive a été « un coup de massue » selon ses termes. Très vite, elle a pris conscience que « cette 2ème fois était aussi « une nouvelle première fois ». Ce qu’elle connaissait de la lutte à mener de par sa 1ère expérience, alourdissait cet état d’angoisse. Elle  appréhendait les effets secondaires du traitement médical prescrit, en connaissance de cause.

Un traitement par chimiothérapie a été mis en place et parallèlement, elle a cherché de l’aide du côté de la sophrologie.

Nous avons axé notre travail sur la possibilité de générer des sensations corporelles agréables en ayant recours à des exercices de relaxation, de libération des tensions physiques, nous appuyant sur la respiration. Nous avons utilisé des techniques pouvant agir sur la perception de la douleur ainsi que des projections mentales positives.

Toujours en traitement oncologique actuellement, et malgré des périodes de grande fatigue, tous les jours Madame G  utilise chez elle l’enregistrement d’une de nos séances de sophrologie qu’elle aime particulièrement pratiquer. Cela l’aide à se détendre, à retrouver du calme, à évacuer les tensions physiques ou encore à se rendormir lors de réveils nocturnes.

Face aux insomnies, particulièrement mentionnées par les personnes en traitement oncologique, la pratique de la sophrologie peut être une réponse efficace pour s’apaiser et parvenir à se rendormir.

Sylvie – Voici deux exemples significatifs.

Les techniques que j’ai eu le plus l’occasion de faire pratiquer aux personnes qui sont venues me contacter sont les techniques de gestion du stress, activation du positif, acceptation progressive, conquête de son schéma corporel.

A. est une jeune étudiante qui somatise beaucoup, mal de dos chronique lié aux tensions physiques et psychiques et peur de l’échéance des examens de fin d’année et donc d’échouer.
Dans un premier temps, nous vérifions sa motivation, déjà elle est sûre de son orientation et confirme la direction où elle veut aller. Ce qui permet d’appréhender sereinement toute technique ou activation.

Les premières séances permettront de trouver la respiration adéquate. En effet, beaucoup de personnes ont une respiration claviculaire donc haute (liée essentiellement à nos conditionnements de l’enfance). Donc, on travaille beaucoup sur le schéma corporel afin qu’elle puisse avoir conscience de sa respiration ventrale, ce qui demande un effort, quand on n’a plus l’habitude.

Puis au fur et à mesure des séances, on travaille sur l’acceptation progressive positive de l’évènement à venir, on évoque positivement ses propres capacités à réussir, les aspects à revoir, on se met en situation, toujours en restant dans la réalité objective du but visé.

Passer par le corps et revenir au corps par le souffle et la conscience, l’a conduit à une meilleure concentration. Elle s’entraine chez elle car j’envoie toujours un enregistrement des séances. Elle aborde les concours et examens plus calmement, et avec plus de confiance en elle, ses passages de partielles se passent mieux. Elle revient parfois au moment des examens pour une piqûre de rappel.

J.L. est un chef d’entreprise très sollicité pour ne pas dire stressé. Le sommeil lui pose problème. Cette personne fait du yoga et a un peu l’habitude de se relaxer. Mais il vient chercher une technique.

Nous aborderons donc la sophro-programmation liminale du sommeil qui consiste en activation principale à programmer le rituel de fin de journée, du pré coucher, de la nuit et du réveil en pleine forme le lendemain matin…. Rapidement, comme c’est un homme pressé il intègre la technique et retrouve le sommeil.

Séances collectives : Mme C., retraitée, a perdu son fils il y a plus de 30 ans quand elle vient curieuse tester les séances de sophrologie en groupe.  Après chaque pratique, elle s’étonne de ne plus se réveiller la nuit, ce qui ne lui arrivait plus depuis longtemps.

L’enregistrement d’une simple relaxation d’une sophronisation de base lui suffit à mieux dormir et à mieux récupérer. Sa voisine, retraitée expérimente les mêmes effets. Parfois avec l’âge, le sommeil est plus compliqué. Il est utile d’avoir recours à ce genre de technique et de l’intégrer dans sa vie quotidienne.

Quelles différences entre hommes et femmes ?

Cécilia

Il n’y a aucune différence entre hommes et femmes. N’importe qui peut pratiquer tant qu’il se sent acteur de cette démarche.

Les femmes sont globalement plus nombreuses : dans un groupe, pour 10 inscrits, sont présents 1 ou 2 hommes. Ils en sont d’ailleurs ravis !!!

En individuel, l’écart est de moins en moins large. Les hommes viennent un peu plus sous les conseils de leur médecin ou de leur épouse. Les femmes font plus facilement la démarche personnellement.

Travaillez-vous avec le monde médical ?

Cécilia

Oui, de plus en plus de médecins (généralistes, spécialistes) conseillent la sophrologie à leurs patients, ils constatent les résultats, et ce sont les patients eux-mêmes qui leur en parlent.

Beaucoup de kinésithérapeutes et d’ostéopathes recommandent la sophrologie, ils sont témoins de cette disharmonie du corps et de l’esprit. Réciproquement, il m’arrive souvent de conseiller l’ostéopathie, quand j’observe un gros déséquilibre dans la posture ou si des douleurs mécaniques persistent malgré les séances.

Les psychiatres et psychologues conseillent aussi régulièrement la sophrologie à leur patients, conscients qu’il est important de tenir compte de la dimension corporelle du patient.

Et les enfants ?

Cécilia

La sophrologie est indiquée à partir de 5-6 ans (selon leur maturité).

Avec les enfants, les résultats sont extrêmement rapides et peu de séances suffisent. Ils n’ont pas de résistances comme peuvent en avoir certains adultes.

La sophrologie avec les enfants est beaucoup plus ludique. La séance commence toujours par un temps d’échange. Puis tout un panel de jeux, de contes, de mouvements sont proposés à l’enfant, associés à des exercices simples de respiration. Il est toujours très partant car il s’amuse beaucoup, et sent très vite les bénéfices.

Nous finissons par une courte pratique de 5 à 15 minutes selon les capacités de l’enfant.

Les motifs de consultation pour les enfants peuvent être les suivants : colère, repli sur soi, difficulté d’apprentissage et de concentration, hyperactivité, énurésie, cauchemars, tristesse, phobie scolaire, peurs, troubles du sommeil, troubles alimentaires, harcèlement, manque de confiance…

Colette

La sophrologie à destination des adolescents (et préados) est particulièrement efficace et appréciée dans cette période de transformation majeure tant au niveau physique, émotionnel que mental. Le travail s’axe sur la corporalité, la confiance en soi, ainsi que sur la concentration, la motivation, la préparation aux examens. Les résultats sont rapides et profonds, et cet acquis reste transposable à différentes situations tout au long de l’existence.

Quelle reconnaissance officielle ?

La sophrologie n’est malheureusement pas encore reconnue par l’Etat à ce jour.

L’agrément RNCP (Registre National de la Certification Professionnelle) est délivré à certaines écoles, il est renouvelable tous les 5 ans.

La demande est en cours pour la sophrologie Caycédienne. C’est une démarche qui est très longue et purement administrative.

Existe-t-il des écoles ou des formations pour apprendre la sophrologie ?

Cécilia

De nombreuses écoles existent.

Les formations peuvent varier selon leur durée (de 3 mois à 3 ans) en fonction des écoles.

Se former au métier de sophrologue demande du temps, de l’apprentissage, de la rigueur, de la pratique et un temps d’intégration.

La sophrologie peut-elle aider lors d’une opération ?

Cécilia

On peut utiliser la sophrologie pour se préparer mentalement à l’opération à venir pour ainsi apaiser l’appréhension de l’opération et la vivre de façon plus sereine. Elle peut aussi permettre de calmer la douleur en modifiant la perception de celle-ci lors de la convalescence. Elle nous permet également d’activer une bonne récupération physique et mentale.

Pendant une opération l’hypnose est plus appropriée.

Quelles différences entre sophrologie et hypnose ?

Cécilia

La sophrologie tire ses sources d’origine à l’hypnose mais n’a plus de lien avec l’hypnose.

Les deux méthodes sont parfois confondues car elles utilisent toutes deux le langage comme outil de thérapie et elles amènent la personne dans un niveau de conscience modifié. Ce niveau est plus vigile en sophrologie qu’en hypnose.

En hypnose traditionnelle, le thérapeute fait des suggestions directes d’amélioration de l’état du patient.

En hypnose Ericksonnienne, les suggestions sont faites de manière plus indirecte, par le biais de métaphores, d’histoires créées pour le patient.

La sophrologie n’est pas une méthode de suggestion. La personne se laisse guider par la voix du sophrologue (Terpnos Logos) et est pleinement actrice durant la séance. C’est une alternance d’activations et de pauses dans un état de conscience modifiée qui permettent au phénomène d’émerger, ainsi la personne se révèle peu à peu à elle-même. Une fois la méthode intégrée, la personne est autonome.

En sophrologie tout le monde peut pratiquer, même si chacun y est plus ou moins sensible. En hypnose, il est nécessaire d’être réceptif.

En hypnose, la posture est statique alors que la sophrologie est plus dynamique, il y a des mouvements et des changements de posture. On développe la perception de son schéma corporel.

Les deux techniques sont donc complémentaires : en sophrologie on va agir sur la conscience, en hypnose sur l’inconscient.

Où peut-on vous retrouver ?

Cécilia Danhier – Mon cabinet se trouve à Orchies dans la Région Hauts de France, au sein d’un espace médical, au 16 avenue de la Libération. Je reçois uniquement sur rendez-vous, au 06 89 23 16 62.

Colette Dubois-Chabert – J’ai deux lieux de consultations dans la Région Occitanie :

– 32, Chemin d’Encornet, à Saint-Geniès-des-Mourgues (petit village calme à 25 minutes de Montpellier)

  Villa Lise, 2146 Route de Mende à Montpellier (parking gratuit à proximité) – Je reçois uniquement sur rendez-vous au 06.64.76.05.65

Sylvie Bordes – Je propose des pratiques essentiellement durant les stages santé en Aragon ou en montagne que je coordonne avec mon époux et sur rendez-vous à Hechettes (65250) pour pratique individuelle au 06 13 63 02 57.

(1) Voir les 3 lettre successives sur le thème: « Je veux maigrir et je n’y arrive pas – Surpoids et Obésité » : JE VEUX MAIGRIR ET JE N’Y ARRIVE PAS !, LES ALIMENTS QUI CONSTRUISENT SURPOIDS ET OBESITÉ, EN FINIR NATURELLEMENT AVEC SURPOIDS ET OBÉSITÉ
(2)  Terpnos Logos : Terme spécifique à la sophrologie d’origine grecque, indique une action verbale. Il désigne le ton harmonieux, les mots, le rythme que va utiliser le sophrologue. Le Terpnos Logos est adapté aux besoins de la personne, il invite au relâchement, l’apaisement, la confiance et lui permet d’accéder à un autre niveau de conscience. Le terme apparait dans les oeuvres d’Homère et de Platon, pour désigner un moyen de soigner les âmes. Il contient une idée d’harmonie.

Webinaire en direct avec le Pr Henri Joyeux et et Colette Dubois-Chabert, Sophrologue

Ce que la Sophrologie apporte à la santé à tous les âges de la vie
Le Vendredi 29 Mai à 21h00

La Lettre du Professeur Joyeux est un service d’information santé indépendant et gratuit, spécialisé dans la prévention des maladies auprès du grand public et des familles.

Les informations de cette lettre d’information sont publiées à titre purement informatif et ne peuvent être considérées comme des conseils médicaux personnalisés. Aucun traitement ne devrait être entrepris en se basant uniquement sur le contenu de cette lettre, et il est fortement recommandé au lecteur de consulter des professionnels de santé dûment homologués auprès des autorités sanitaires pour toute question relative à leur santé et leur bien-être. Aucune des informations ou de produits mentionnés sur ce site ne sont destinés à diagnostiquer, traiter, atténuer ou guérir une maladie.

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