QUESTION

Mon enfant semble être allergique au lait de vache. Est-ce fréquent ? Allergies et Intolérances aux Protéines du Lait de Vache (APLV et IPLV) chez l’enfant, de quoi s’agit-il ? Comment faire la distinction ? Est-ce définitif ?

RÉPONSE

On retrouve :

  • les APLV : ce sont les Allergies aux Protéines du Lait de Vache
  • les IPLV : ce sont les Intolérances aux protéines du lait de vache, qui sont plus fréquentes ; on pourrait même dire aux produits laitiers de vache (PLV).

Les pédiatres les connaissent bien, mais restent souvent réticents pour les admettre. Ce sont pourtant les premières allergies alimentaires de l’enfant, avant l’âge de un an.

L’Allergie aux protéines du lait de vache est assez logique, car le lait de la vache est naturellement fait pour les veaux !

Elle n’atteindrait que 2 à 3% des nourrissons au moment du sevrage du lait maternel, quand on les met au biberon. Mais les pédiatres attentifs reconnaissent entre 7 et 8% d’enfants allergiques.

Par contre l’Intolérance est beaucoup plus fréquente, souvent confondue avec l’Allergie. Les pédiatres sont moins ouverts à reconnaître les IPLV, intolérances aux protéines du lait de vache, beaucoup plus fréquentes, mais moins visibles et plus sournoises, et sans cesse niées par les firmes productrices de produits laitiers. Évidemment les fabricants de laits artificiels affirment l’absolue nécessité d’en consommer au moins trois fois par jour pour être en bonne santé. Ils médicalisent même l’émotion en culpabilisant les parents de ne pas donner à l’enfant ce dont il a absolument besoin pour sa croissance.

Il ne s’agit pas d’une maladie grave, puisque la guérison est obtenue facilement chez 90% des enfants avant l’âge de 3 ans.

QUESTION

À quoi est-il réellement allergique ? Est-ce à un élément de la composition du lait en particulier ?

RÉPONSE

Le lait de vache contient une trentaine de protéines, qui toutes peuvent créer des phénomènes allergiques. Ce sont la caséine (il en existe 5 peu différentes liées au phosphate de calcium), la bêta-lactoglobuline et l’alpha-lactalbumine qui sont le plus souvent en cause. La première est observée dans les allergies durables.

Le lactose est le sucre majeur essentiellement des laits des mammifères. Dans l’estomac il se dégrade (hydrolyse) en galactose et glucose grâce à une enzyme, la lactase. Le lait de la mère humaine en contient 60 gr/litre. Le glucose est destiné aux cellules du cerveau, des muscles, de l’intestin et le galactose participe à la construction du cerveau et à l’équilibre du sucre dans le sang.

À la naissance la lactase est toujours présente, sauf chez les grands prématurés du fait de l’immaturité du tube digestif. L’évolution est heureusement vite favorable. L’intolérance au lactose peut être secondaire à une maladie virale, mais aussi à une intolérance au gluten qui détruit en partie les villosités intestinales lesquelles permettent l’absorption du lactose dégradé.

La présence de la lactase pour digérer le lactose se réduit jusqu’à disparaître à l’adolescence, ce qui est logique, car l’animal adulte ne boit pas de lait.

C’est une mutation génétique du fait de l’épigénétique, par la forte consommation de laits par l’homme, qui ont rendu les adultes tolérants au lactose. Cependant cela est en train de changer.  Cette mutation était absente il y a 6 000 ans.

La diminution de l’activité lactasique aujourd’hui est donc de plus en plus fréquente à l’âge adulte où elle atteindrait 50 à 75% des personnes et jusqu’à 100% en Asie.

Le lactose est alors transformé par certains germes présents normalement dans le tube digestif d’où la production de gaz qui perturbent la digestion.

Les signes sont essentiellement des ballonnements, des gaz nauséabonds, des diarrhées ou constipations, des crampes abdominales, des céphalées et même des vomissements, surtout chez l’enfant.

QUESTION

Je crains que mon enfant ne puisse plus jamais manger de produits contenant du lait de vache.

RÉPONSE

La réintroduction du lait de vache est possible. Il ne faut pas se presser.

On suit les taux sanguins des Immunoglobulines spécifiques. Chez 49 enfants souffrant d’APLV, une diminution de 99% de la valeur des Immunoglobulines (IgE) sur 12 mois est associée à une probabilité de guérison de 94% (Shek LP et coll. Determination of food specific IgE levels over time can predict the development of tolerance in cow’s milk and hen’s egg allergy. J Allergy Clin Immunol 2004; 114: 387-91)

Il faut savoir que des Allergies persistantes sont de plus en plus fréquentes et l’âge de guérison de plus en plus tardif.

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Rose*