Quand une infection ou un cancer se prépare, je m’active d’abord localement, ensuite j’agis au niveau central

La réaction de votre corps est double : l’infection s’installe à un endroit précis, un doigt par exemple et un panaris se développe, une plaie qui s’infecte, une angine qui gêne la déglutition.. Douleur, rougeur, chaleur s’installent localement.
S’ensuit une réaction immunitaire globale si le problème n’est pas réglé rapidement. Des ganglions dans la région infectée essayent de circonscrire, de protéger, ils peuvent augmenter de volume, devenir sensibles.. Je ne tarde pas à entrer en action, fébrilité, fébricule, fièvre me voilà, je monte à 38, 38,5°C et vous vous sentez chaud. C’est une réaction centrale qui a du sens, elle vous signale le danger.

Ces deux réactions, locale et centrale, contribuent au diagnostic et à ainsi stopper l’infection bactérienne ou virale quand elle est traitée localement sans tarder.

En cancérologie, malheureusement au début, la lésion tumorale qui commence à se construire ne donne pas de douleur bien que l’inflammation soit présente. On a essayé d’appréhender la fièvre locale qu’elle pourrait dégager.

Il y a 40 ans, avant la généralisation des mammographies, c’était la mode de la thermographie. On appliquait sur les seins successivement une plaque enregistrant la température, surtout superficielle. Evidemment lorsque la lésion était suffisamment importante, on trouvait plus de chaleur du coté malade comparativement au coté sain. Cette thermographie fut abandonnée car insuffisamment précise.

Ces dernières années une thermographie plus fine, infrarouge a vu le jour pour tenter de remplacer les dangers des mammographies trop fréquentes et les douleurs à chaque examen.

La DITI ou Digital Infrared Thermal Imaging utilise une caméra thermique qui prend une photo de la poitrine. A la différence de la mammographie, la DITI n’est pas douloureuse, on dit non invasive. La photo mammaire est traitée par un ordinateur : les différentes zones de température apparaissent de couleurs variées. « Du plus froid (bleu) au plus chaud (rouge). Pour le cancer du sein, ce sont les vaisseaux sanguins et l’inflammation autour de la tumeur qui sortent en rouge. »
Pour l’instant les autorités mondiales de santé ne considèrent pas la DITI comme l’alternative à la mammographie. Les recherches se poursuivent et peuvent avoir des indications dans d’autres pathologies tumorales ou infectieuses..

Les comportements que j’induis chez l’enfant ou l’adulte

Le nourrisson,
jusqu’à ses deux ans, n’a pas acquis sa maturité immunologique. C’est pour cette raison que les fabricants de vaccins ajoutent des adjuvants tel l’aluminium, métal totalement étranger à l’organisme que le corps n’aime pas et source de complications à court, moyen ou long terme qui finiront par être reconnues. Le nourrisson n’a pas non plus acquis son système de régulation thermique, donc il ne frissonne pas.

Attention de ne pas trop couvrir l’enfant, vous me feriez travailler pour rien. Le bain tiède n’est pas vraiment nécessaire en cas de fortes fièvres, car il peut y avoir une différence trop grande entre l’extérieur et l’eau du bain. Par contre les enveloppements tièdes absorbant la température du corps peuvent être utiles.

L’enfant plus âgé
évidemment se comporte différemment. Des spécialistes ont évalué 6 paramètres comportementaux de l’enfant fébrile :
1.temps passé à jouer,
2. distance parcourue,
3. temps passé à la recherche de câlins et de réconfort,
4. temps d’énervement ou de mise en colère,
5. temps passé à chouiner, pleurnicher ou pleurer,
6.l’expression du visage.

Les enfants inclus dans l’étude présentaient une fièvre ≥ 39 °C depuis au moins 12 heures et ≥ 38 °C à l’inclusion. Deux paramètres supplémentaires essentiels ont étaient évalués sur les dernières 24 heures : le temps passé à dormir et l’appétit.

La conclusion est simple: « La fièvre et le comportement du malade sont deux manifestations cliniques de la réponse immunitaire. L’inconfort devient la seule justification du traitement qui n’a plus d’objectif antipyrétique ».

Enfin, la HAS (Haute Autorité de Santé) a pu affirmer « l’objectif du traitement est la suppression de l’inconfort et non la normalisation de la température ».

Evidemment si moi la fièvre, je fonctionne trop fortement et vous maintiens dans une hyperthermie sans cause apparente, qui dure plus de 3 jours chez l’adulte, et plus de 48 heures chez l’enfant, il est nécessaire de consulter en n’oubliant pas qu’il ne faut JAMAIS dépasser les 40°C.

Chez l’adulte,
la recherche de la ou des causes est évidemment indispensable et votre médecin référent a toutes les qualifications pour faire le bon diagnostic et vous orienter opportunément vers tel ou tel spécialiste.

Le plus fréquemment en hiver,
étant vacciné(1) ou pas, l’état grippal est banal, avec mal à la tête, frissons, douleurs musculaires et articulaires et inflammation fréquente de la zone ORL avec écoulement nasal, angine avec les difficultés à avaler. L’amélioration se fait en quelques jours. Elle met plus de temps chez les personnes très âgées, mais elle sera d’autant plus rapide que des produits naturels qui ont fait leurs preuves depuis longtemps sont prescrits sans ordonnance : infusion (10’) de feuilles d’olivier de l’année qui en plus de l’hydratation est un excellent fébrifuge, produits de la ruche, mélangeant miel, propolis, gelée royale, telle que celle présentée dans l’Energie vitale(2).

Je peux aussi être liée à une infection bactérienne, virale, parasitaire ou mycobactérie
dont on recherche la cause par des prélèvements sanguins (hémoculture), respiratoires (dans les expectorations), sur la peau, dans les urines (urocultures..), au niveau génital (vagin, pénis), dans les selles (à la recherche d’une colonie bactérienne ou de candidas prédominante..), sur une plaie infectée après un traumatisme ou une intervention chirurgicale.

La présence du ou des responsables de la maladie conduira à trouver par l’antibiogramme le meilleur anti-infectieux qui sera prescrit sur un temps limité en suivant la disparition des symptômes.

Cela est d’autant plus fréquent que vous êtes fragilisé par une broncho-pneumopathie (ancien ou encore vrai tabagique), une cystite ou une prostatite qui se réveille, souvent en relation avec une constipation opiniâtre ou l’inverse, une chimiothérapie en cours pour traiter une ou des localisations cancéreuses, les suites d’un voyage en pays endémique (paludisme en particulier avec ses épisodes aigus de fièvre – accès palustres – ou autre maladie parasitaire ou virus de la Dengue…).

Les services d’infectiologie sont parfaitement équipés pour venir à bout de ces états infectieux dont il est parfois difficile de trouver la cause.

Les infections ont leurs signes particuliers : du panaris aux zones ORL, respiratoires, génito-urinaires, méningées, cérébrales, cardiaques, osseuses (des membres ou des vertèbres), hépatiques et biliaires, digestives (oeso-gastriques, coliques ou rectales) : évidemment virus, bactéries, parasites ou champignons peuvent se loger, se sanctuariser dans les organes les plus fragiles et ce d’autant plus que l’état immunitaire est déficient, du fait de l’âge, d’une ou de plusieurs maladies déjà présentes..

Comment les virus se propagent et quelle protection naturelle ?

Arrivant par la zone ORL, nez et gorge surtout, les virus pénètrent dans une ou plusieurs cellules de la muqueuse de la région où ils vont se reproduire par replication, plus ou moins vite, fabriquant des millions de virus. La cellule envahie meurt, sa membrane périphérique ouverte libère ses millions de virus qui se dispersent dans l’environnement, colonisant d’autres cellules. Et ainsi de suite.
Les symptômes apparaissent vite dans les zones atteintes (angines avec mal de gorge, difficultés à avaler, troubles de la voix par laryngite..)et plus largement dans tout l’organisme au niveau musculaire, articulaire, du liquide céphalo-rachidien créant des maux de tête plus ou moins forts…

L’organisme ne se laisse pas faire, me faisant intervenir moi la fièvre, pour contrer la multiplication virale. Les vaisseaux à l’endroit de l’infection se dilatent pour laisser passer les globules blancs de l’immunité, lesquels vont chercher à neutraliser les cellules infestées de virus..

Evidemment vous devez connaître mon niveau thermique, qui peut monter à 39° mais ne pas dépasser 40°. Laissez moi donc faire, au tout début je vais neutraliser cette infestation virale, grâce aux cytokines des cellules immunitaires et aux immunoglobulines que le foie fabrique en grande quantité.

Un bon grog avec une bonne infusion bien chaude gargarisée, et une petite cuillerée de rhum avec du miel et du jus de citron peut réduire l’inflammation de la zone ORL, sans oublier de sucer des gommes à la propolis, laquelle a des effets anti-infectieux notoires, antibactériens, antiviraux et même anesthésiques en réduisant les douleurs locales.

Evidemment n’hésitez pas à rester sous la couette plus longtemps car le repos physique et un bon sommeil avec transpiration jouent leur rôle réparateur et surtout n’oubliez pas de boire beaucoup, la déshydratation vous guette, il ne faut pas hésiter à boire jusqu’à deux litres sur les 24 heures.

Le paracétamol antithermique, antidouleurs : de vrais dangers

Ne croyez pas que cet antithermique doit et peut être utilisé comme un bonbon. Méfiez vous des publicités dans les magazines de santé qui pour la plupart ne vivent que du soutien des laboratoires, d’autant plus que ces derniers sont parvenus à obtenir la vente libre sans ordonnance. Ainsi pousse-t-on beaucoup à la consommation.

Le consommer sans prescription médicale est une grave erreur. D’abord si je fais bien mon travail, moi la fièvre, en 24 à 48h je contrôle la situation.

Utilisez donc le paracétamol avec parcimonie, à minima et ce d’autant mieux que vous ne vous y êtes pas habitué. Car il peut être toxique pour votre foie et vos reins surtout quand vous en consommez trop souvent dès la moindre douleur.

On dit que chez l’adulte la toxicité est à partir de 4g par jour (1g toutes les 6 heures), mais en réalité cela dépend de l’état de votre foie. Certains patients ont développé une insuffisance hépatique gravissime avec une dose moindre nécessitant une greffe de foie quand l’insuffisance rénale apparaît. Dans plus de 60% des cas les overdoses étaient liées à une déprime très sérieuse(3).

Près de 50% des insuffisances hépatiques aiguës aux USA sont liées au paracétamol, d’autant plus qu’un grand nombre de personnes ont déjà une pathologie hépatique de type stéatosique (NASH(4)), c’est à dire le foie gras. C’est un problème de santé publique réel que les services de pharmaco-épidémiologie commencent à comprendre mais ils n’alertent pas suffisamment se contentant de collecter les données qui en plus leur arrivent rarement.

La France est le pays qui consomme le plus de paracétamol, donc attention aux surdoses éminemment toxiques.

Ce que devient le paracétamol dans votre corps

Evidemment il suit le chemin du tube digestif, par voie orale. Absorbé par la muqueuse digestive haute, il passe en une trentaine de minutes au maximum de concentration dans la circulation sanguine et arrive au foie par la porte d’entrée principale, la veine porte.

Les cellules hépatiques se chargent alors de métaboliser le paracétamol par différentes voies. Une petite partie, 2%, sera éliminée dans les urines. La plus grande quantité, le foie va la biotransformer. Ce qui lui est étranger, on dit le xénobiotique, il va le détoxifier, grâce à des enzymes particuliers nommés cytochromes pour éviter une intoxication locale.

Pour les spécialistes, le cytochrome P450 va conduire à la formation d’une molécule toxique la NAPQI(5)r, qu’un anti-oxydant puissant le Glutathion, présent dans un organisme en bonne santé va transformer pour le faire éliminer par les urines.

Si le glutathion n’est pas assez présent (mauvaises défenses immunitaires) la NAPQI s’accumule dans le foie et y provoque des lésions sérieuses.

Les signes d’intoxication au paracétamol quand on ne fait pas attention aux doses

Aucun signe n’est présent au début. Cela est d’autant plus vrai que l’on n’est pas conscient des doses : au moins 4 prises d’1g toutes les 6 heures pour l’adulte et pour l’enfant 150 mg par kilo ce qui correspond pour un enfant d’un an qui pèse 10kg à 1,5gramme de paracétamol ce qui est beaucoup trop.

On distingue 4 phases d’intoxication avec des signes qui ne sont pas liés à la maladie mais au médicament.

La première, dans les heures qui suivent la prise : le malaise est léger avec pâleur, nausée, diarrhée, absence d’appétit.
La deuxième, dans les 48 à 72 heures : douleurs abdominales dans le haut du ventre, nausées, vomissements, tachycardie, baisse de la tension artérielle…
La troisième, vers le 4ème jour : douleurs abdominales diffuses, nausées, vomissements et apparition de la jaunisse, hypoglycémie et fatigue intense, début d’insuffisance rénale et défaillance généralisée rapidement mortelle.
Ceux qui survivent peuvent récupérer lentement un meilleur état, quand le foie se détoxique seul et que les cellules non intoxiquées soutenues par les cellules immunologiquement compétentes aident la régénération. En effet les cellules qui arrivent en bout de vie, au delà d’un an se divisent pour donner des hépatocytes tout neufs.

Grande prudence pour les enfants avec le paracétamol

Les suppositoires sont à éviter, car l’absorption par voie rectale pour passer dans l’organisme se fait mal. Le paracétamol peut être utilisé en milieu hospitalier par voie intraveineuse avec beaucoup de prudence car en plus c’est un irritant des veines.

Attention au doliprane en sirop, il en contient 2,4g pour 100ml et du sorbitol comme édulcorant pour le goût. Il ne doit pas être à la portée des enfants. Il devrait être prescrit en ml et mg pour que les parents ne se trompent pas, en sachant que 1ml équivaut à 10mg.

Quand le fabricant vous propose 15mg/kg toutes les 6 heures, je vous conseille de rester à 10 mg toutes les 8 heures, soit une petite goutte et pas plus.

Les médicaments contenant du paracétamol sont très nombreux

Citons les plus utilisés sans en connaître les dangers : doliprane, dafalgan, di-antalvic, dolko, efferalgan, lamaline, perfalgan, propofan, tramadol,….. Curieusement sur le site Doctissimo des laboratoires pharmaceutiques, les effets indésirables ne sont pas inscrits, probablement parce que ce médicament est obtenu sans ordonnance, ce qui est une importante erreur. De même que de donner le feu vert aux femmes enceintes.

C’est parfaitement compréhensible quand ce sont des journalistes incompétents chargés de relayer les avis des fabricants.

Soyez donc prudents.

Encore récemment un quotidien a diffusé les prescriptions en donnant le choix entre aspirine (dangereuse chez les hémophiles et ceux qui ont des inflammations gastriques), le paracétamol avec des posologies dangereuses confondant enfants et adultes et l’ibuprofène ou nurofen ou advil.., anti-inflammatoire non stéroïdien, également délivré sans ordonnance qui fluidifie trop le sang. En plus il serait dangereux pour l’embryon dans les premières semaines de grossesse.

Ce dernier pourrait provoquer des maladies cutanées, rénales, infectieuses et autres effets indésirables graves,  hépatites des coliques pseudo-membraneuses dont les familles ne sont averties que face aux complications.

La vigilance s’impose. Un bon thermomètre, un suivi rigoureux de moi-même (ne pas me laisser monter au delà de 40° et descendre trop bas) et l’analyse des signes alentour, cliniques et biologiques dont je ne suis pas responsable sont la base des bons diagnostics et des traitements les plus efficaces.

Bien à vous tous

Pr Henri Joyeux

(1) Le vaccin contre la grippe n’est vraiment efficace que 15 jours après la vaccination.. Tri ou tetravalent, avec trois ou quatre souches virales, l’efficacité est loin d’être à 100% et n’est pas plus importante avec le tetra qu’avec le tri, mais le premier est à 10 € et le 2ème à 5€. Des suivis rigoureux de Finlande et Suède pour 2016/2017 suggèrent une protection de l’ordre de 20 à 30 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans.
(2) www.propolia.fr
(3) Br J Clin Pharmacol. 2015 Sep; 80(3): 599–606. Published online 2015 May 27. doi: 10.1111/bcp.12635 – Liver transplant associated with paracetamol overdose: results from the seven-country SALT study – Sinem Ezgi Gulmez,1 Dominique Larrey,2 Georges-Philippe Pageaux,2 et all.
(4) Non Alcohol Steatose Hepatitis : en deux mots, le foie gras
(5) La N-acétyl-p-benzoquinone imine (NAPQI) est un sous-produit toxique du paracétamol.

La Lettre du Professeur Joyeux est un service d’information santé indépendant et gratuit, spécialisé dans la prévention des maladies auprès du grand public et des familles.

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