Lettre N°47 du Pr Henri Joyeux – Le 28 janvier 2015

On va tout se dire !

À l’adolescence, attention, je ne suis pas une éponge, ni pour l’alcool ni pour les autres drogues 

Tout passe par moi, votre foie !

Faites passer ce message à tous les jeunes, ils ne sont pas idiots… ils sont souvent trompés et exploités par les alcooliers et tant de coquins…

Les jeunes s’alcoolisent de plus en plus ! Le Binge drinking [1] est tendance. Les sociologues observent en affirmant doctement qu’il fait un tabac.

Ceux qui vendent l’alcool – heureux de leurs nouvelles cibles de marketing – font des choux gras et se moquent d’abîmer la jeunesse. Les pensées politiques, basées sur des modes qui n’ont rien de pensé mais fonctionnent plutôt sur le mode perroquet, à gauche comme à droite, sont obsédées par la liberté de laisser faire selon les désirs, quels que soient les risques, et se moquent tout autant de la jeunesse. Ils leurs promettent même des salles de shoot, pour se faire plaisir, quitte à ce qu’ils se détruisent.

Pour le Dr Yann le Quéré, psychiatre addictologue, hôpital de jour jeunes consommateurs, CHU Paul Brousse, Villejuif :

« On assiste à une banalisation de la consommation et on voit émerger de façon alarmante le phénomène d’alcoolisation ponctuelle importante (API) qui consiste en la consommation d’au moins 5 verres d’alcool en une occasion ».

L’étude Escapad 2011 a montré que « l’usage régulier de cannabis est en baisse chez les jeunes de 17 ans, mais ceux du tabac et de l’alcool sont en hausse avec en particulier une augmentation notable des ivresses répétées et régulières aussi bien chez les filles que chez les garçons. (…) Plus de la moitié des jeunes de 17 ans disent avoir bu au moins cinq verres en une même occasion au cours du mois écoulé. L’API, qui s’apparente au binge-drinking anglo-saxon, concerne plus de la moitié des jeunes et est plutôt le fait des garçons (près de 60 % ont déclaré un épisode dans le mois) que celui des filles (46 %), mais l’écart aurait tendance à se réduire. »

Dans les soirées de binge-drinking, le but n’est pas de faire la fête en buvant éventuellement, mais de boire un maximum d’alcool dans un temps très court.

L’enquête démontre que seuls 6,6 % des adolescents de 17 ans n’ont expérimenté aucun de ces 3 produits : tabac, alcool, cannabis.

Y. le Quéré souligne :

« La loi Evin ne semble plus adaptéeÀ mon avis les messages de prévention contre le tabagisme portent leurs fruits notamment chez les jeunes. Le tabac perd peu à peu son image subversive ou branchée. La notion est généralement acquise que fumer, c’est nocif, même chez les consommateurs. Concernant l’alcool, les campagnes de prévention sont rares, particulièrement à destination des plus jeunes, l’alcool est valorisé dans les publicités ».

Un exemple : il suffit de taper sur Google « Heineken, James Bond » pour afficher Daniel Craig au lit avec une superbe brune et… une bière ! James Bond ne fume plus, il boit une Heineken.

La publicité des boissons alcooliques est autorisée sur bon nombre de supports mais interdite depuis cinq ans sur les « services de communications en ligne », sous réserve qu’elle ne soit pas intrusive, et exclue des sites destinés à la jeunesse, dédiés au sport et/ou à l’activité physique.

Que dire alors de la coupe d’Europe de Rugby à XV, dénommée H Cup (H de Heineken) jusqu’en 2014 ? Que dire des marques d’alcool qui, contrairement à celles du tabac, ont leur compte Facebook ? Heineken bénéficie de plus de 600 000 « like » en France, la vodka Poliakov, plus de 66 000… « Les alcooliers orientent délibérément leurs publicités vers les jeunes qui représentent un marché émergeant du point de vue des ventes d’alcool, insiste Y. le Quéré. Ignorent-ils que l’alcoolisme est la première cause des décès survenant chez les 15-34 ans (22 %), toutes causes confondues (coma, accidents de la route, accidents traumatiques, suicides) ».

Aux USA, 2200 personnes meurent chaque année d’une intoxication alcoolique, soit en moyenne 6 personnes par jour. Le Dr Robert Brewer du Centre de contrôle des maladies à Atlanta, affirme

« Plus de 38 millions d’adultes américains se livrent à ces “binge-drinking” quatre fois par mois en moyenne, absorbant pour chacune de ces occasions huit verres d’alcool. » Et la directrice adjointe ajoute : « Nous devons mettre en œuvre des programmes et des politiques visant à prévenir les beuveries et les nombreux préjudices sociaux et de santé qui sont liés à elle. »

Vous l’avez compris, l’alcool chez les jeunes, ce n’est pas eux qui en sont les premiers responsables. C’est une information qui les exploite, managée par des exploiteurs qui gagnent de l’argent sans complexe sur le dos des jeunes.

Le cannabis, une autre catastrophe pour moi votre foie [2] !

Moi, le foie, je souhaite que les hépatologues suivent les consommateurs de cannabis

Voilà un fléau social en construction : des hippies des années 60 à la généralisation…

Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), on compte en France 3,8 millions de consommateurs irréguliers et 1,2 million de consommateurs réguliers de cannabis.

Déjà, en 2004, l’enquête de Marie Choquet montrait que seulement 12 % des garçons et 15 % des filles des lycées n’avaient jamais touché au cannabis, tandis que 21 % des garçons et 7 % des filles étaient des consommateurs réguliers.

En 2010, 25 % des élèves de troisième déclaraient avoir été initiés au cannabis.

En 2011, en France, 41,5 % des jeunes de 17 ans disaient avoir expérimenté le cannabis.

Le cancérologue qui m’a donné la parole me demande de vous faire passer quelques infos à diffuser qui sans nul doute seront contestées par tous ceux qui souhaitent que vous deveniez de nouveaux consommateurs ou que vous continuiez à consommer. Il y a beaucoup de business là dessous.

Je n’ai pas peur, il me défendra…

Le cannabis, c’est quoi ?

Le cannabis ou chanvre indien est une plante dont le principe actif est le THC (TétraHydroCannabinol). Sa concentration varie avec les préparations et sa provenance. Evidemment, les vendeurs ne vous diront pas que l’actuel cannabis est nettement plus concentré qu’il y a 30 ans, quand on parlait de drogue douce !

On dit qu’il est boosté, purifié, parce qu’on n’ose pas vous dire qu’il est OGM puisque les jeunes, en général, sont de plus en plus orientés vers la nature et prennent à juste raison – quand elles ne sont pas politiques – des options écologiques.

Les coquins et voleurs qui vous le proposent vous parlent de plante verte et les jeunes se le répètent entre eux pour en minimiser les effets toxiques.

On distingue :

  • l’herbe (marijuana, ganja, beuh…). Ce sont les feuilles, tiges et sommités fleuries qui sont simplement séchées et écrasées. Elles se fument généralement mélangées à du tabac, roulées en cigarette souvent de forme conique (« joint », « pétard »…).
  • la résine (haschich, hasch, shit, chichon…). À partir des sommités fleuries de la plante sont constituées des plaques compressées, barrettes de couleur verte, brune ou jaune selon les régions de production. Elles se fument généralement mélangées à du tabac : voilà « le joint ».
  • l’huile de cannabis est une préparation nettement plus concentrée en principe actif, consommée généralement au moyen d’une pipe. Son usage est peu répandu en France.

Encore plus dangereux, résine ou herbe sont souvent coupées avec des substances plus ou moins toxiques : du henné, du cirage, de la paraffine mais aussi du sable, de la farine, de la silice ou des microbilles de verre…

Où vous conduit le cannabis ?

Des difficultés de concentration, donc des difficultés scolaires d’autant plus importantes que les préoccupations principales ne sont plus d’apprendre, de devenir plus intelligent chaque jour, mais de trouver la came.

S’ensuit l’isolement social ou l’intégration à un groupe de fêtards toxiques fiers et attirés par l’interdit des produits illicites.

Apparaissent anxiété, crises de panique, état dépressif très sérieux, jusqu’à la « psychose cannabique » avec bouffées délirantes qui exigent l’hospitalisation. Parmi les maladies mentales induites, la schizophrénie est la plus fréquente.

La dépendance psychique oblige à une consommation régulière : les préoccupations sont alors centrées sur la recherche, l’achat et la planification des consommations.

Le cancérologue qui me donne la parole me disait être affolé par le nombre de jeunes hommes atteints de cancers respiratoires de très mauvais pronostic. Les traitements les plus lourds ne viennent pas à bout de la maladie et le jeune décède très vite dans des circonstances dramatiques.

Evidemment, il faut du temps pour que les statistiques apparaissent. Pendant ce temps, des jeunes sont condamnés à mort, parce qu’on ne les a pas alertés.

Le cannabis est un immunodépresseur qui ouvre la voie aux cancers

C’est démontré, le cannabis est plus cancérigène que le tabac.

La fumée de marijuana présente 4 fois plus de goudrons que la fumée du tabac (environ 50 mg de goudrons dans un joint, contre 12 mg pour une cigarette de tabac).

Les effets négatifs sur le système de défense de votre corps sont démontrés tant in vitro que in vivo.

Ils agissent négativement sur les cellules spécialisées pour vous protéger, les globules blancs tellement utiles pour lutter contre les infections en particulier. Pour les spécialistes, ce sont les macrophages, les lymphocytes T et des cellules dites NK (natural killers ou tueurs : leur déficience conduit au développement de maladies auto-immunes comme le diabète, inflammatoires (athérosclérose) ou même le cancer. Récemment, les NKT ont été impliqués dans la progression de la maladie asthmatique.

Chez des souris normales, immunocompétentes, le cannabis augmente nettement la croissance des tumeurs.

Il peut être à l’origine de cancers des voies respiratoires, en particulier des poumons.

Les effets bronchodilatateurs du THC favorisent en effet la rétention des goudrons au niveau des voies aériennes supérieures.

Parce que le cannabis est un réducteur des défenses immunitaires :

  • le nombre de cancers chez les enfants de parents ayant consommé du haschich est 5 fois plus élevé que chez les enfants de parents non consommateurs.
  • le nombre de leucémies est multiplié par 10 chez les enfants nés de mère ayant fumé du haschich pendant la grossesse.

La médicalisation croissante

En 2009, 59 % de médecins généralistes déclaraient avoir reçu en consultation au moins un patient pour usage de cannabis au cours de l’année.

On a été obligé de créer des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) avec Consultation externe pour jeunes consommateurs, les CJC. L’âge moyen est de 23 ans, 92 % pour le cannabis, et la moitié de ces jeunes – de plus en plus de jeunes femmes – sont adressés par la justice. Un tiers est dépendant.

En 2010, les CSAPA ont reçu 38 000 personnes principalement consommatrices de cannabis.

Les tromperies du cannabis quant à ses effets euphorisants

C’est officiel :

« Une prise de cannabis entraîne en général une euphorie modérée et un sentiment de bien-être suivi d’une somnolence, mais aussi un affaiblissement de la mémoire à court terme et des troubles de l’attention.
En fonction de la dose absorbée et de la tolérance du consommateur, la prise de cannabis entraîne une augmentation du temps de réaction, une difficulté à effectuer des tâches complètes et des troubles de la coordination motrice susceptibles d’augmenter les risques associés à la conduite. La prise de cannabis potentialise en outre les effets de l’alcool. »

Un collègue de celui qui me donne la parole, le Professeur Jean Costentin, pharmacologue et fin connaisseur des drogues, a dit officiellement :
« Le produit (résine vaporisée) ne s’élimine pas rapidement mais se dissout dans les graisses fines du cerveau (comme le mercure) et y restera des semaines voire des mois. Nous avons affaire à une drogue lente qui commence par le plaisir, se transforme en besoin toujours croissant, et devient finalement tyrannique… »

Le cannabis boosté, sélectionné et même OGM

L’huile de cannabis peut avoir des taux supérieurs à 40 % de TétraHydroCannabinol.

On vous fait croire que le taux moyen de THC se situe entre 8 % et 10 %. Il est en réalité bien supérieur.

L’Observatoire note l’apparition de produits fortement dosés ces dernières années, et vous fait croire que les concentrations ne dépassent pas les 20 %. Façon de dire, c’est peu !

Les experts de la police scientifique soulignent que des échantillons très fortement dosés circulent en France, mais on ajoute vite pour ne pas affoler : « C’est très rare, et surtout ce n’est pas une nouveauté ».

Et pour vous rassurer, on ajoute « booster ne signifie pas modifier génétiquement, c’est la sélection du cannabis qui permet d’obtenir un produit de meilleure qualité ».

En réalité, c’est « bonnet blanc et blanc bonnet ».

Les journalistes acoquinés réfutent la thèse du cannabis OGM. Ils sont chargés d’éteindre l’incendie qui ferait que le commerce du cannabis qui fait vivre largement ceux qui le prônent diminuerait.

Il est en belle croissance, tellement que les responsables actuels de la santé, qui ne craignent aucune incohérence, proposent de le légaliser et si vous parvenez à la cocaïne, top du top, vous aurez les salles de shoot anonymes pour vous droguer proprement !

Le cannabis dans votre corps : des récepteurs spécifiques “jusques en moi”, votre foie

Pour être efficace, telle une hormone, une molécule doit se lier à ce qu’on appelle un ou des « récepteurs ». C’est, ce sont, les bonnes serrures. Le THC du cannabis peut pénétrer une cellule ou se fixer sur un récepteur particulier pour développer une fonction particulière.

Beaucoup de drogues actives s’infiltrent dans les cellules adipeuses du corps et dieu sait qu’elles sont plus nombreuses que mes propres cellules, à moi, votre foie !

L’originalité du THC, c’est qu’il ne ressort que lentement de ces cellules. Ainsi on retrouve des traces de marijuana dans le corps plusieurs jours, voire des mois après l’ingestion du produit.

Les cellules adipeuses dans lesquelles le THC s’attarde ne sont pas endommagées par la présence de la drogue, que ce soit dans le cerveau ou dans d’autres organes.

On peut détecter la trace du produit dans le sang, l’urine et les tissus longtemps après sa consommation, et bien après que ses effets psychoactifs ont disparu.

  • Les récepteurs CB1 prédominent dans le cerveau et relaient les effets psychoactifs du TetraHydroCannabinol.
  • Les récepteurs CB2 sont quant à eux principalement exprimés dans les cellules du système immunitaire.

Une équipe INSERM a récemment montré qu’il existe une importante augmentation de l’expression des récepteurs CB1 et CB2 en moi, votre foie, dès que je souffre un tant soit peu.

Il y a même suractivation du récepteur CB1 quand la cirrhose est présente. Quant à l’effet antifibrosant du récepteur CB2, c’est une vaste blague destinée à ce que les consommateurs ne décrochent pas.

Evidemment, certains ont vite fait de voir leurs intérêts en voie de réduction. Ils n’ont pas supporté le conseil des spécialistes hépatologues qui pensent à moi tous les jours.

« La consommation quotidienne de cannabis chez les patients ayant une hépatite C est donc à proscrire. »

Une étude californienne à San Francisco a démontré que la consommation quotidienne de cannabis a été associée à un risque de développer une cirrhose modérée à grave multiplié par 7.

Quel que soit le produit considéré, la précocité de l’expérimentation et la consommation régulière accroissent les risques de dépendance ultérieure et plus généralement de dommages pour la santé. La prise en charge du sevrage au cannabis est d’autant plus longue et complexe que le sujet a commencé tôt, qu’il présente des comorbidités psychiatriques et que ses proches sont également consommateurs.

Selon le Dr Alain Dervaux, psychiatre, service d’addictologie-CSAPA (Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie à l’Hôpital Sainte-Anne, à Paris) « Les jeunes qui se présentent à la consultation d’addictologie de l’hôpital Sainte-Anne viennent essentiellement pour le cannabis ».

Parmi ces jeunes consommateurs, demandeurs de soins, la très grande majorité, voire 100 %, fume également du tabac », déclare le Dr Alain Dervaux (Paris). La consommation de cannabis a généralement débuté un ou deux ans après celle du tabac.

Globalement, un tiers de ces jeunes consultent de leur propre gré, un tiers sous la pression familiale et un tiers sur obligation de soins par la justice.

C’est généralement la constatation de leur dépendance qui motive ceux qui se présentent spontanément. Ils ne maîtrisent plus leur consommation, ils ne peuvent diminuer ou arrêter sans aide et ils se rendent compte des effets du cannabis sur leurs fonctions cognitives, notamment la mémoire. Des problèmes de dépression ou d’échec scolaire peuvent activer la demande de sevrage.

Le cannabis dans la cigarette électronique ?

Tout est bon pour augmenter la clientèle des consommateurs de cannabis. Malgré les incantations de la ministre de la Santé, le e-joint, la cigarette au cannabis, vaporisateur de chanvre, fait son apparition en France.

Evidemment, au début on parle d’une faible concentration à moins de 0,2 %, sans effet sur la santé. Le produit utilisé serait du cannabidiol (CBD), un autre principe actif du cannabis, dont on vante déjà les « bienfaits » sur « le stress, la relaxation et le sommeil ».

Ses concepteurs très malins le présentent comme « produit de consommation courante et non comme un moyen thérapeutique, qui nécessiterait une validation de l’Agence du médicament ».

En réalité, pour le Pr Pier Vincenzo Piazza, directeur du neurocentre Magendie de l’Inserm à Bordeaux :

« Ce n’est pas parce que c’est une plante que c’est sans danger pour la santé. Le cannabidiol est supposé ne pas être addictogène, mais il n’a pas été montré qu’il n’est pas impliqué dans d’autres méfaits potentiels, comme les psychoses ou les pertes de mémoire».

Quant à moi, votre foie, je suis en permanence agressé par tant de toxiques que je n’ai même pas le temps de régénérer correctement mes cellules, puisqu’elles n’arrivent plus à vivre une année. Elles meurent avant et n’ont pas le temps d’être remplacées.

Le cannabis en gastronomie ?

Aux USA, tout est bon pour banaliser la consommation du cannabis. Le voilà proposé dans la gastronomie. A Seattle, une boulangerie va ouvrir, et dans le Colorado des licences sont distribuées dans les restaurants. C’est surtout l’huile de marijuana qui est proposée.

Heureusement, sa saveur n’est pas du tout sympathique. Evidemment, quelques milliards de dollars sont en jeu, avec à la clé la légalisation généralisée qui veut nous faire croire que ce serait la seule façon de réduire les risques de santé !

Le cannabis en médecine ? Un nouveau stupéfiant

Le cannabis arrive en médecine avec, pour les spécialistes, trois médicaments en préparation :

  • le Sativex : phénotype sélectionné et cloné contenant surtout le delta-9-tetra-hydro-cannabinol (THC) et le canabidiol (CBD) ; 
  • le Marinol : dronabinol, analogue synthétique du THC ; 
  • le Cesamet : nabilone analogue synthétique du THC.

Ils pourraient être autorisés en France en 2015. Ils le sont déjà dans 17 pays européens. Ils seraient indiqués essentiellement chez les malades atteints de sclérose en plaques (SEP) pour réduire en particulier les contractures musculaires. Les gélules ou capsules doivent être conservées au réfrigérateur et ne peuvent être prescrites qu’en milieu hospitalier. Il se présente sous forme de capsules de 2,5 mg, 5 mg ou 10 mg. Il ne peut être prescrit que sur 28 jours, renouvelables en milieu hospitalier.

Les laboratoires pharmaceutiques ont déjà compris l’intérêt qu’ils ont à fabriquer ces médicaments très tendance qui seraient remboursés par l’assurance maladie ou les complémentaires.

Il y aurait d’autres indications, bien que nous ayons déjà les médicaments efficaces : les nausées des chimiothérapies des cancers, la stimulation de l’appétit (indiquée pour les troubles alimentaires tels que l’anorexie), le glaucome (en baissant la pression intraoculaire) et les troubles du comportement, de l’humeur, ainsi que l’anorexie chez les malades atteints d’Alzheimer.

Il reste certain que les effets indésirables sont déjà connus : euphorie, vertiges et somnolence. Evidemment, il faudra éviter l’amalgame entre le récréatif et le médicament.

Moi, votre foie, vous l’avez compris, je suis à votre service de jour comme de nuit. Je vous rappelle que lorsque vous dormez, je bosse pour vous : je REGENERE.

Ce n’est pas une raison pour m’intoxiquer dans vos fêtes.

Faire la fête sans « gerber », avec seulement un verre de bon vin, sans alcool fort et sans drogue, est-ce vraiment impossible ?

Les gars, vous n’avez pas besoin pour montrer votre virilité de vous bourrer la gueule ou de vous plonger dans la vie en rose, avec des pets ou des toxiques que des adultes vous offrent au début pas trop cher pour mieux vous exploiter ensuite.

N’abimez pas votre belle santé stupidement. C’est votre capital le plus précieux.

Rejetez sans complexe ces adultes qui vous exploitent !

Remplacez ces drogues hyper dangereuses par de belles compétitions sportives, non comme spectateurs mais comme acteurs passionnés.

*************

Écrivez-moi si vous n’êtes pas d’accord. Je vous répondrai.

Faites suivre cette lettre à tous vos potes et copines, elle peut leur être utile.

A plus, certainement.

Pr Henri Joyeux

Sources

[1] Le binge drinking, biture express, chaos éthylique, alcool défonce ou la beuverie effrénée est un mode de consommation excessif de grandes quantités d’alcool sur une courte période de temps, par épisodes ponctuels ou répétés. Il s’agit d’une alcoolisation massive ou intoxication alcoolique aiguë. L’observatoire des drogues et toxicomanies la nomme « alcoolisation ponctuelle importante : API ». Les jeunes jouent à tester leurs limites – comme la roulette russe – dans la mesure où cette conduite peut mener au coma éthylique mortel.

[2] Hézode C. et al. « Daily cannabis smoking as a risk factor for progression of fibrosis in chronic hepatitis C ». Hepatology 2005 ; 42 : 63-71.

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